Lorsque nous avons réuni toutes les personnes qui parlaient de faire un FabLab à Sophia Antipolis, en septembre 2012 à l’INRIA, notre discussion est vite arrivée sur le besoin d’outils numériques concernant des projets à la croisée de l’électronique et de l’informatique, le tout dans des objets connectés qui apportent des contraintes supplémentaires de miniaturisation avec risques sur la fiabilité.
C’est donc naturellement que l’orientation de SoFAB vers l’Internet des Objets s’est faite dès les premières réunions de préfiguration début 2014.
Les enseignants-chercheurs de la majeure Intelligence Ambiante de Polytech’Nice, l’école d’ingénieur de l’Université de Nice Sophia Antipolis, nous ont apporté leur expérience puisqu’ils confient chaque année à leurs étudiants des études semblables à celles qui seront menées à SoFAB. Les entreprises de Sophia Antipolis qui se sont lancées dans le M2M et proposent des solutions IT pour l’Internet des Objets ont complété ces besoins d’outils dédiés et d’ateliers collectifs, ce qui donne cette orientation autour de l’Internet of Things. Le Fab Lab de Sophia Antipolis ne sera pas uniquement dédié à l’Internet des Objets, les domaines d’application possibles utilisant les moyens de fabrication numérique, avec ou sans électronique embarquées, sont très nombreux et seront ouverts aux participants.
Les outils qu’on souhaite proposer concerneront la mesure des communications sans fil, les tests de résistance et d’usure, des bancs de tests informatisés. Nous souhaitons mettre de tels outils à disposition des porteurs de projet mais aussi du public amateur pour se familiariser avec ces nouveaux aspects de l’informatique, qui soulève beaucoup de questions (innocuité, respect de la vie privée, saturation d’ondes électromagnétiques). Ce premier volet permettra d’avoir des objets connectés qui tiennent la route techniquement en fonctionnant dans des conditions réelles et pas seulement en développement.. Il faudra par contre trouver ou construire ces outils peu habituels d’un Fab Lab : l’investissement de Telecom Valley a permis de s’équiper des équipements indispensables. Les choix spécifiques qui suivront dépendront des demandes des usagers réguliers et des contributions réunies.
Le second volet est humain : l’Internet des objets est un secteur porteur et on assiste malheureusement souvent à des tentatives de développement de projets qui n’ont pas été validés auprès d’utilisateurs. La communauté qu’on souhaite réunir autour de SoFAB sera invitée à échanger sur les projets en cours, et les machines permettront d’adapter rapidement les prototypes pour une meilleure utilisabilité et ergonomie. Sophia Antipolis a la chance de réunir des compétences spécialisées : des initiatives comme le World Usability Day, l’association Use Age, les différents User Groups et meetups ou des experts comme LudoTIC sont autant d’opportunités à mettre en relation avec les usagers de SoFAB.
De même, des mini-conférences seront dédiées à l’Internet of Things. Il existe déjà des programmes de conférence sur les sujets traités à SoFab (innovation, open source, langages de programmation, robotique) donc nous ne ferons pas double emploi. Mais sur les objets connectés, entre les démonstrations des projets réalisés avec les moyens du Fab Lab et les études collectives (protocoles M2M, frameworks, services en ligne, …) il y a de quoi faire et la communauté concernée est en forte croissance !
Enfin, un quatrième volet concerne la communication autour des projets aboutis réalisés à SoFAB. Au fil du temps, nous souhaitons que les porteurs de projet, professionnels comme amateurs, puissent présenter leur réalisation en leur donnant l’opportunité de laisser un exemplaire fonctionnel, voire en leur donnant une visibilité plus grande. Là encore, le savoir-faire de Telecom Valley autour du numérique sera d’une grande aide, notamment pour présenter plusieurs fois par an les projets issus de SoFAB.